mardi 23 novembre 2010

Compétition à la dérive...

Pour son entrée dans la catégorie vétéran, Mons termine 3em des départementaux de chez lui, vexé comme un gamin d'avoir été aussi mauvais lors de la voie de finale:
"Pas possible d'être aussi nul en rési. les voies étaient superbes, bravo à Hervé et Hugo ainsi qu'à l'ensemble des bénévoles qui font que ce genre de compétition puisse exister. Sans cette volonté sans faille de cette bande de passionné(e)s, la grimpe aurait une autre saveur. La situation chez nous devient critique puisque peu de monde souhaite s'investir dans l'organisation des compétitions. Il y a toujours, par exemple des incertitudes sur l'organisation des régionaux chez nous. Nous vivons dans l'air du consumérisme et les bonnes âmes s'essoufflent"...
Notre activité vie énormément grâce au bénévolat et malgré la professionnalisation et les diplômes, (je sais de quoi je parle), un coup de main est toujours le bienvenu. Alors si vous grimpez dans un club ffme ou dans une salle privée, n'hésitez pas à proposer un peu de temps et d'énergie, en fonction de vos compétences, tout le monde sera gagnant.


jeudi 11 novembre 2010

PIC et Paroi Nantes

Il y a un an et demi, se tournait la dernière page de l'aventure Roc en Stock. 7 années passées au coeur de l'escalade nantaise; 7 années de rencontres et de partage.
Désormais les instants pénibles ont laissé la place aux souvenirs heureux: Roc en Stock Nantes était avant tout un lieu social, ou les grimpeurs pouvaient se retrouver et partager avec comme seul prétexte, leurs intérêts commun pour l'escalade. Mon objectif était, autant de faire découvrir la beauté de cette activité que de permettre à tous de se découvrir l'âme d'un grimpeur.
Un an et demi plus tard, je suis heureux de voir que lorsque je passe devant, la lumière illumine toujours le bâtiment. Furtivement je jette un regard vers la lumière, sans toujours oser pousser la porte. J'aperçois alors les yeux de la foule, tous orientés vers le sommet du mur, où, un grimpeur lance ses dernières forces afin d'atteindre l'ultime prise de sa voie. Je suis, à ce moment très précis, encore capable de ressentir l'ensemble des émotions de cette époque révolue, lorsqu'à la nuit tombée, les gamelles de lumières enflammaient l'arène et les cris d'encouragements poussaient ces danseurs verticaux à s'élever jusqu'au sommet.
Rien ne semble avoir changé... Pas si sur!!
Dès la rentrée 2009, Florent Moutault relevait le défi de reprendre les reines de la salle de Nantes. Après un gros lifting et armé d'une motivation sans faille, le nouveau maître des lieux a redressé la barre du navire Roc en Stock parti à la dérive.
PIC et Paroi prenait dès lors son envol.
Une année s'est écoulée et le cap semble maintenu. Florent accueille chaleureusement celles et ceux qui souhaitent découvrir notre activité, grimper sur des passages de qualité ou encore juste se retrouver et passer ensemble un excellent moment.



Bon vent Flo!

samedi 6 novembre 2010

A chacun sa croix

On entend souvent, dans le milieu qui est le notre, parler de la croix comme le but ultime a atteindre. Pourquoi pas! La question n'est-elle pas plutôt de voir comment on aborde la chose?!
En escalade, pas de course aux gains mais parfois et pour certains, l'objectif est plus d'engendrer le plus grand nombre de croix. J'ai croisé certains grimpeurs qui notaient, comptabilisaient et comparaient avec leurs voisins leurs petits cahiers et la quantité de réalisations comme si le nombre le plus élevé permettait de sortir héroïque d'une sorte de joute souvent plus masculine, comme si ces dames avaient une autre approche de la chose...
Pour nos chères compagnes de cordée, savoir qui a le plus grand nombre de croix semble être nettement moins important. Par contre, le plaisir éprouvé lors de la réalisation de celle-ci semble prendre tout son sens lorsque, redescendues sur terre, elles s'enthousiament pour chaque petit détail ressenti. Un vrai moment de bonheur là encore que de les entendre nous narrer leurs performances.
Il existe une autre façon d'appréhender cette fameuse ou maudite croix, selon les jours. Et si cette dernière n'était pas un but en soi, mais plutôt l'élément d'un tout, fait de nombreuses variables aléatoires et soumises aux évênements extérieurs???!!!
Et si la cotation max n'était là que pour nous permettre d'avancer, de progresser vers l'étape suivante. Et si ce qui importait le plus n'était pas la réalisation d'un passage mais l'investissement que l'on va mettre à sa réalisation?
Après tout, comme l'a dit le sage du jour: "A chacun sa croix!"...



Mons

QUOI!!!!!!!!!??

Texte écrit par le créateur du Cosiroc:

L'ensemble des associations d'usagers de la forêt (grimpeurs, marcheurs, VTTistes, équestres...) s'accordent à dire que la Forêt de fontainebleau est une des plus belles au monde et que sa richesse (faune, flore, patrimoine...) mérite une surveillance particulière.

Depuis des années, des associations comme le Cosiroc, les AFF... se battent pour sa sauvegarde. C'est à leurs combats contre la privatisation (notamment dans les Trois Pignons, le Golf de Larchant, le massif de Buthiers, les bois de l'Essonne...) que l'on doit l'obtention de nombreux classements, le choix de divers statuts comme celui de la forêt de protection et le classement en réserve Man & Biosphère de l'UNESCO.

C'est à Fontainebleau qu'a été créé l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 1948, la France ayant fait valoir que dès 1861, elle avit pris des mesures de protection pour une partie de la forêt (les séries artistiques) ce qui faisait d'elle une pionnière en la matière.

En 2010, Bleau est une des forêts de France qui cumule le plus de statuts et projets adoptés pour sa protection (réserves biologiques, classement Loi 1960, zone natura 2000, ZNIEFF, forêt de protection, Parc naturel régional du Gâtinais, réserve M&B de l'UNESCO, projet de label "patrimoine"...) ! Appliqués à 100%, l'ensemble de ces textes garantissent un très haut niveau de protection. Encore faut il que l'Etat dote le gestionaire de cet espace (l'Office national des Forêts) de moyens conséquents pour les faire appliquer.
Citons ici un exemple d'actualité : la parcelle privée des Rochers de la Ségognole (3 pis) qui abritent de magnifiques rochers et trois circuits d'escalade est en vente depuis plusieurs semaines (38 000 € négociables pour 7 000 m² de bois inconstructibles et classés). Le Cosiroc a alerté l'ONF lui demandant d'acheter le site mais l'Office répond qu'il n'en a pas les moyens !
Il faut dire qu'il dépend du ministère de l'Agriculture et non de l'Environnement. Cela signifique que sa vocation première est de produire du bois et non de les protéger...

Bleau reçoit chaque année plus de 14 millions de visites ! Nous sommes situés à 60 km de la capitale et à quelques minutes de très grosses agglomérations (Melun, Corbeille...). C'est pour toutes ces personnes l'un des rares espaces de liberté, de verdure, libre d'accès et gratuit. La forêt est traversée par plus de 50000 véhicules par jour notamment sur les ex N5, N6, N7, par un bout d'A6 (véritable cicatrice au coeur des Trois Pignons) auxquelles s'ajoutent voies SNCF et couloirs aériens... Cette sur-fréquentation ne va pas sans entraîner de nombreux dégats et les premiers à lutter contre sont les associations d'usagers (pas l'Etat).

Dans le 20 minutes de ce matin (04.11.2010), "L'Etat prêt à étudier le cas de Fontainebleau", le journaliste nous confirme les propos suivants de la secrétaire d'Etat à l'Ecologie (Chantal Jouanno) le classement en PN "serait une bonne chose pour la forêt. C'est un territoire exceptionnel, elle le mérite; Nous sommes prêts à étudier le sujet. (...) La grosse difficulté de Fontainebleau c'est qu'elle est hyperexploitée. Or, un parc national, cela veut dire des réglementations, notamment en ce qui concerne l'escalade, la chasse... Il faut que les acteurs locaux en aient conscience."

C'est exactement ce que dénoncent le Cosiroc, les Aff et autres associations d'usagers depuis des mois ! Faire un PN, c'est restreindre d'avantage l'accès à ce poumon vert et la procédure en cours dans les Calanques fait craindre la pire aux grimpeurs (division par 2 du nombre de sites autorisés à la pratique). Lors des réunions du Comité de Pilotage pour la création d'un PN à Fontainebleau, nos associations n'ont pas manqué de le dire mais ni le Maire de Fontainebleau (Frédéric Valletoux) initiateur du projet, ni le rapporteur du Comité ne semblent vouloir en tenir compte...

Contrairement à ce qu'affirme le rapport de ce Comité, la volonté du Ministère est bien de réduire l'accès au site (et c'est normale dans un PN). Mais franchement, le problème n'est pas là Madame la secrétaire d'Etat. Le problème c'est le trafic routier et la pollution (y compris sonore) qu'il engendre. Avant d'expluser chasseurs et grimpeurs, peut on s'attaquer au contournement routier de ce joyaux mondial de la nature !!!

Bref, faire de la Forêt de fontainebleau un Parc National (version Loi 2006) sans résoudre avant les problèmes, c'est porter atteinte à l'image des autres parcs nationaux (créé avant 2006). C'est aussi mettre en place un Label touristique attractif qui ne manquerait pas d'attirer plus de visiteurs augmentant encore la pression sur le peu d'espace restant accessible. Mais bien entendu, cela favoriserait un commerce juteux dans des communes en difficulté et qui ne savent pas comment récupérer la manne de toutes ces visites aujourd'hui gratuites !

Alors, oui, je suis contre un Parc National à Fontainebleau !

Grégoire Clouzeau